Lors de la réunion du lundi 28 septembre 2020, les membres du bureau de l’Amicale des Anciens Combattants ont remis la médaille de la guerre d’Algérie à l’un des leurs. Alain VANSTABEL est un homme discret, cette demande de médaille est avant tout pour sa famille. Sous l’insistance de son épouse, Alain constitue un dossier de son parcours militaire, pour laisser en héritage à ses descendants un témoignage de son histoire, de l’histoire de la France…. Moyen si l’en est de se libérer des douleurs profondes, survivant meurtri, témoin d’une guerre sans pitié.
Épisode d’une vie qui commença à 19 ans et 6 mois précisément. Originaire d’Amiens, il a eu l’opportunité de rentrer aux sapeurs-pompiers de Paris, pouvant ainsi échapper au départ pour l’Algérie. Contre l’avis de ses parents, il ne se dérobe pas et met un point d’honneur à servir la France. Il embarque à bord d’un bateau le 7 janvier 1962, au port de Marseille, direction Alger. Une fois sur place, il sera affecté au centre d’instruction du 1/66 régiment d’artillerie à Miliana, où il effectuera 4 mois de classes. Le 27 avril, départ pour le nord de l’Algérie. Il gravit les échelons, brigadier, brigadier chef, centre de formations des sous-officiers à Oran, où il ressort avec le grade de Maréchal des Logis, mais profondément marqué par l’atrocité de cette guerre qui n’épargne pas ses camarades. Besoin de s’éloigner des images qui l’obsèdent, le 8 avril 1963 changement de régiment cap, au centre du Sahara sur la base de tirs d’In Amguel, en tant que chef de groupe. Il obtiendra une permission libérable le 2 juin 1963.
« Il est beau de me parler de la vie humaine, mais quand j’ai combattu en Algérie, la vie humaine n’avait pas la même importance. » (Jacques Mesrine).