Pauline DENORME, jeune femme de 30 ans, juriste, habitant Rouxmesnil-Bouteilles est maman de deux enfants : Victor, 3 ans et Margaux, 1 an. Elle a participé à l’épreuve du Bordeaux – Paris, le 21 mai 2022, pour un parcours de 650 km en moins de 40 heures. Sur la centaine de coureurs au départ, cela ne représente que 3 % de femmes.
La jeune femme s’est entraînée régulièrement : « J’ai fait environ 300 Km par semaine, mais le plus gros du travail est l’endurance. À cela, se sont ajoutées des séances de renforcement musculaire pour travailler le cardio et de la natation, 3 fois par semaine. »
Pierre-Olivier URVOY, son compagnon, fut en charge de la logistique et de l’assistance, lors des 3 points de ralliement. Pauline s’est équipée comme l’oblige le règlement de la course : de matériel de premier secours, de chambres à air, d’outillage, etc.. Un GPS et un tracker, lui ont été fournis par l’organisation, afin de connaître sa position sur le parcours.
Les cycles GOURGAND ont pris en charge la préparation du vélo et le réglage postural. Le budget de ce défi sportif, représente près de 2 500 €, vélo, matériel et inscription. Elle a reçu le soutien de son entourage, de son employeur, de ses collègues et de nombreuses personnes ont encouragé son exploit.
Le Conseil municipal, en date du 4 avril 2022, a tenu à soutenir cette initiative sportive, nécessitant beaucoup de courage et de volonté, en accordant une subvention exceptionnelle de 200 €.
Jour J…
Bordeaux, rendez-vous sur la zone de départ à 6 h 45, les concurrents partent 6 à 6 toutes les minutes. Le soleil se découvre de plus en plus, la première étape passe assez vite, elle roule avec un groupe de trois cyclistes, Stéphane, Salvator et Florent qui viennent de la région lyonnaise dans l’Ain. Kilomètre 155: 11 h, fin de la première étape, MONTBRON. Le groupe de cyclistes s’accorde une pause le temps de faire le ravitaillement en eau et en nourriture. Le départ de la seconde étape est très vallonné, avec des dénivelés positifs allant jusqu’à 3 500 m. Sous une chaleur accablante, les paysages défilent, malgré des moments difficiles, Pauline, c’est pourquoi elle participe à cette course, pour le plaisir de rouler et de découvrir de beaux endroits. La nuit approche, il reste 50 km avant d’atteindre CHÂTEAUROUX avant minuit, avec 1 heure d’avance sur le planning ! Après une douche, un repas, un peu de repos (sans toutefois trouver le sommeil) et la voilà à nouveau en selle. Kilomètre 345, départ 3 h 45, pour la troisième étape d’une matinée qui s’annonce venteuse. Les 120 km suivant se dérouleront sans difficulté sur le plan technique ; côté physique, ses camarades avoueront avoir piqué du nez sur le vélo, là où elle les imaginait très en forme ! 9 h 30 avec 465 kilomètres au compteur, avant-dernière étape à MER, avant l’assaut final, PARIS. Elle sait à ce moment-là, qu’elle arrivera avant 23 h et que le défi est relevé ! Durant son parcours, elle a reçu de nombreux encouragements de ses proches et notamment une vidéo de ses enfants tout sourire, en train de dire : « Allez ma maman, allez ma maman, c’était si touchant et motivant ! »
C’est reparti pour les dernières 198 km …
Beaucoup de vent de face, les conditions météo n’ont rien à voir avec la veille. Elle avale le bitume des régions de la Beauce et d’Eure-et-Loir, sans grand intérêt visuel à son goût : « Des champs, des éoliennes, des lignes droites à perte de vue et rien pour se protéger du vent, l’impression de ne pas avancer ! » Mais à l’heure où elle conforte son avance, Stéphane, le compagnon de route déraille. L’esprit d’équipe est le symbole de cette aventure, après avoir tenté un dépannage, il sera forcé d’abandonner au kilomètre 520, lui faisant perdre 1 h 30 au chrono. Malgré la déception de laisser leur camarade sur le bord de la route, le trio repart plus déterminé que jamais à gagner le challenge. Les villes et villages se succèdent, Pauline attaque la vallée de la Chevreuse avec 2 000 m de dénivelé en 80 km. Des douleurs aux jambes se font sentir, la descente sur Versailles a permis de tenir bon.
Ultime récompense « PARIS », place aux émotions et au bonheur…
« Le parc des sports d’Issy-les-Moulineaux en vue, l’émotion fut grande. J’ai aperçu mon mari qui applaudissait avec d’autres spectateurs, nous avons fait un tour de stade avec Salvator et Florent et avons franchi l’arche d’arrivée, je n’ai même pas pris le temps de descendre de mon vélo et je suis tombée dans les bras de mon mari en pleurs, heureuse de ce weekend. Je ne réalisais pas la route parcourue. Je me suis tournée vers mes camarades et ils m’ont dit, tu te rends compte, on arrive de Bordeaux ! 658 km, 28 h 30 de pédalage soit une moyenne de 23km/h et 10 h de pause plus tard… Les objectifs étaient d’arriver dans les temps, de ne pas se faire mal et de prendre du plaisir. Ils ont tous été atteints ! Un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenu et rendu ce rêve possible. »